Nos propositions, arguments et contre-arguments
Parce que le combat féministe n’a pas vocation a compliquer la vie des habitants

 Plutôt que changer le nom de la rue Sautter

Nous proposons une mise en oeuvre de la féminisation qui est largement partagée depuis 3 ans par les opposants aux changements de nom de rues : féminiser le nom de nouvelles rues.
Les autorités refusent cette mesure raisonnable.  Nous avons regroupé ici les arguments que les autorités répètent tous les ans depuis 3 ans. Nos contre-arguments sont équilibrés.
Dans cette affaire, les excès ne sont pas du côté des oppositions.

 

Féminiser le nom des nouvelles rues

Des quartiers sont en construction, de nouvelles rues vont être tracées, par exemple sur le périmètre du PAV (quartier Praille-Acacias-Vernets) et dans le quartier dit de Bourgogne. Baptisons ces nouvelles rues de noms féminins. Plutôt que la mise à bas de symboles à marche forcée, choisissons une  approche résolue et de longue haleine. La société et l’histoire ont eu tendance à oublier des femmes remarquables. Réparons cet oubli par des mentions multiples et fondées sur les lieux publics nouveaux – rues et places. Sans détruire ce qui existe et fait partie de notre quotidien.

Les autorités veulent aller plus vite. Lisons ici leurs arguments et nos contre-arguments.

 

Arguments et contre-arguments

Depuis 3 ans les autorités refusent de prendre en compte les points des vue des opposants.
Parcourons ici les arguments des autorités et les contre-arguments des opposants.

Pour favoriser un débat documenté et serein, nous partageons nos sources dans la rubrique Medias.
Les citations ci-dessous proviennent d’articles et documents regroupés dans la rubrique Medias.

(Sur des écrans étroits, pour lire les contre-arguments, balayer la  fenêtre d’affichage vers la droite ou utiliser le curseur en bas du tableau)

Arguments des autorités Contre-arguments des opposants
La motion M-2536 du Grand Conseil - juin 2019
La Tribune de Genève le 3/3/2020:
"la motion demandait de renommer les lieux"..."il n'y a pas assez de nouvelles rues pour faire une différence. Nous ne changerons pas les choses en ne mettant des femmes à l'honneur que dans des ruelles ou des impasses en périphérie(,,,)"

La Tribune de Genève le 15/09/2021 :
"Nous apportons une attention particulière à la féminisation des noms dans les nouveaux quartiers (...) en ville cela reste très limité"
La méthode qui porte la motion M-2536 n’est pas efficiente. Malgré tous les moyens déployés par les autorités, elle ne peut féminiser qu’une dizaine de rues par an. Avec les oppositions qui se renforcent, la manière forte de la municipalité ne va pas permettre de féminiser 100 lieux dans une durée raisonnable.
Le symbole
La Tribune de Genève le 3/3/2020 :
"Force du symbole et la portée historique" de ce changement dans le "combat essentiel de l'égalité femmes-hommes",

La Tribune de Genève le 15/09/2021 :
"Il y a aujourd'hui une vraie demande pour la reconnaissance des femmes dans les espaces publics"

La démarche clivante sous-jacente à la motion M-2536 péjore la portée symbolique de la féminisation des lieux. Elle présente aux jeunes générations une population divisée sur la méthode. C’est dommage parce qu'au fond, la population est unie sur le constat : la société et l’histoire ont laissé les femmes de côté : un rattrapage doit être opéré.

Nous sommes persuadés qu’il existe une voie vers une féminisation sereine des espaces publics. Collèges, Ecoles, nouvelles rues, nouvelles places dont le nom n’est pas encore entré dans l’usage…
Voici la voie pour amplifier la portée symbolique de la féminisation.
Les oppositions
La Tribune de Genève le 3/3/2020:
"moins d'une petite centaine de réactions négatives"
Depuis trois ans, les contestations s'amplifient à la fois, dans les rues qui ont changé de nom en 2022 et celles qui sont dans la listes des changements pour 2023 :
- Le changement de nom forcé par les autorités rue du Midi est combattu par les habitants qui démontent les nouvelles plaques dans une "guerilla des plaques"
- La petite rue Sautter avec 187 boîtes aux lettres, a recueilli 237 signatures de résidents ; 19 entreprises s'opposent au changement de nom.
- D'autres oppositions ne manifestent : Village Suisse, place des Alpes, Jargonnant...
Il est clair que le changement de nom ne bénéficie pas d'une large acceptation auprès des habitants
La Tribune de Genève le 15/09/2021 :
"Les riverains ont néanmoins leur mot à dire. Si on reçoit beaucoup de doléances, on en tient compte..."
En 2023, malgré les oppositions exprimées les deux années précédentes, la municipalité s’efforce pour la troisième fois d’imposer le nom de Grisélidis Réal.

Porter sa voix auprès des autorités demande une très forte mobilisation des habitants. Elle est d'autant plus difficile quand les autorités qualifient l'opposition de "doléance". En effet, le terme "doléance" s'applique habituellement au subordonné qui fait une réclamation à son supérieur. En l'espèce, l'opposition au changement de nom des rues est le fait de la population, "le Souverain". Elle s'adresse à ses représentants qui lui doivent leur légitimité.
Conseil municipal le 13/12/21 :

"Les pétitionnaires répondaient au phénomène du not in my back yard (...) ne critiquant pas le processus (...) mais ne voulant pas le voir en oeuvre près de chez soi"
Le changement de nom des rues de Genève repose sur la motion M-2536 de juin 2019. L'opposition s'applique à la formulation de la motion. En effet, elle omet les prérequis nécessaires à une application raisonnable :
- que la population concernée exprime son assentiment au changement de nom.
- que l’intérêt public exige le changement de nom.
Tribune de Genève le 20/09/23 :

A chaque volée de changements de noms, deux à trois rues sur la quinzaine proposée donnent lieu à des oppositions (...) les retours de la population sont pris en compte et des ré-ajustements ont été faits lors du dépôt du dossier à la CCN. Mais pour la grande majorité des propositions, nous ne recevons aucune opposition, ou nous recevons des retours positifs”
Aux dires des autorités, il y a très peu d’oppositions aux changements de noms. Dans ce cas :
- que les autorités ne renomment pas la rue Sautter où la mobilisation contre le changement de nom est énorme.
- que les autorités se concentrent sur les rues qui ne soulèvent pas d’opposition.

Rappelons que le courrier initial de la municipalité reçu le 15 mai 2023 informait d’un “possible” changement de nom de la rue Sautter. Le terme “possible laisse la porte ouverte à l’impossible. C’est la porte que nous tenons ouverte rue Sautter, notre mobilisation contribue à rendre impossible le changement de nom de la rue.
Les coûts
La Tribune de Genève le 3/3/2020 :
"Projet financier devrait coûter 230 francs"

Réunion publique le 30/04/2023 :
"Le budget est de 20'000 francs"
L'estimation de 2020 d'un coût de 230 francs par rue et l'estimation de 20'000 francs pour les changements d'une année ne sont pas raisonnables. Les services impliqués par les autorités, leurs communications entraînent des coûts beaucoup plus importants.
Soulignons que ces coûts des changements de noms assumés par les autorités sont sans commune mesure avec les coûts qui seront assumés par les habitants et les commerçants.
Les justifications
La Tribune de Genève le 15/09/2021 :
"Ce projet a aussi généré beaucoup de soutien (...).Je rappelle qu'en juin 2019, 500'000 femmes sont descendues dans la rue en Suisse."
Il convient de préciser que les 500'000 femmes qui sont descendues dans la rue ne l'ont pas fait pour renommer la rue Sautter ni d'autres rues et places genevoises.

Faire l’amalgame entre la féminisation et le changement de nom, c’est prendre le parti d’une féminisation clivante. Depuis trois ans, nous voyons les effets de cette motion dont la formulation attise le conflit : les oppositions se lèvent. La manière forte choisie par les autorités freine la féminisation des espaces publics.


La Tribune de Genève le 3/3/2020 :
"Rien n'est permanent sauf le changement"
La méthode clivante utilisée par les autorités pour féminiser l'espace public crispe la population. Elle pourrait entraîner une cascade de pétitions qui, au final, pourrait péjorer la progression légitime de la féminisation d'espaces publics.
Nous arrivons dans une impasse : Les autorités imposent de tout changer ... au risque qu'au final rien ne change,
Les effets des changements
La Tribune de Genève le 15/09/2021 :
"Tout changement fait un peu peur"
Les habitants et les entreprises n'ont pas "un peu peur". Ils ont détaillé les difficultés que cela va entraîner. Ils ne veulent pas les subir. Qu'elle entrerpise accepterai de voir sa clientèle internet aller chez ses concurrents du quartier ?

Sur ce sujet, voir le détail des difficultés :
- démarches
- coûts
- pertes
La Tribune de Genève, le 15.09.2021 :
"Une nouvelle dénomination signifie, pour les habitants, rien d'autre qu'un déménagement. Même si le Canton prend en charge le côté administratif"
Le changement de nom de la rue ne correspond pas à un simple déménagement.
Lorsqu’un particulier ou une entreprise déménage, elle en supporte les inconvénients parcequ’elle en bénéficie d'avantages (loyer, et/ou espaces mieux adaptés, changement de lieu de travail, changement familial bruit et environnement…). Au lieu de cela, la municipalité nous impose des inconvénients et aucun avantage.

Sur ce sujet, voir le détail des difficultés sur les pages du site :
- démarches
- coûts
- pertes
La Tribune de Genève, le 3/3/2020:
" Les nouvelles et anciennes plaques coexisteront pendant plusieurs années"
La qualité du référencement Web (résultat de recheches Google, Bing, Ecosia...) , qui conditionne l'arrivée de clients par internet (site, maps, téléphone) dépend directement de la cohérence des données adresse sur l'ensemble des annuaires, déclarations, pages de sites, liens. Déjà que le changement de nom de rue péjorera radicalement le référencement Web des entreprises de la rue concernée, routant les requêtes vers les concurrents proches. De plus, conserver un double affichage va retarder le début de la lente remontée du référencement Web.

 

Le risque des excès

Lors de la réunion publique du 30 mai 2023, l’équipe en charge du projet municipal a rejeté notre proposition de féminiser le nom de nouvelles rues au motif que cela ne suffirait pas pour atteindre leur objectif.
Mais d’où vient leur objectif de renommer cent nouvelles rues en 3 ans ?
Elle provient de l’élégante formulation de la publication 100Elles*. Si les noms de 200Elles* ou de 50Elles* avaient été plus « parlants » pour ce livre, c’est un autre nombre de rues que l’équipe du projet municipal aurait eu à renommer. Cette centaine est arbitraire et excessive.

En démocratie, une démarche perçue comme excessive peut produire un mouvement de balancier inverse. Il serait dommage que, par empressement, la démarche louable de féminiser davantage l’espace public ne produise un rejet exprimé par le souverain.

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